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La traversée du viaduc de Millau, une course d'exception

C’est sûr, ces six-là ont l’esprit aventureux ! Car il en fallait pour accepter de participer à une course qui n’avait jamais eu lieu, qui se déroulait sur un Viaduc à 284 mètres d’altitude, sur une distance atypique et avec un fort dénivelé, soit une pente de 3% !

 

     Comme l’avait répété plusieurs fois Yoann Kowal la veille de la course : «C’est un truc inconnu ! » Et c’est sans doute cela qui les séduisait aussi, cette absence de repères, cette compétition hors cadre. Un contexte surprenant qui leur conférait un statut de précurseurs, et qui allait créer entre eux une entente forte, comme s’ils se sentaient unis par cette qualité.

     On les retrouvait ainsi tous ensemble la veille de la course pour un petit footing, suivi de quelques lignes droites. Et encore tous les six qu’ils partaient à l’échauffement sur le Viaduc, enfilant un aller et retour en guise de mise en jambes.

     C’est à leur arrivée sur le Viaduc qu’ils mesuraient pleinement la dimension de cette épreuve. Comme l’expliquait ensuite Florian Carvalho : « Quand on a vu l’arche, le chrono, les plots de sécurité, les médias… on a été surpris. Tout cela seulement pour nous 6 ! »

     Une vraie course, bâtie pour 6 athlètes, et comportant tous les standards d’une course internationale. C’est ce qui les a séduits, confortant leur choix de découvrir cette aventure. Et ils ont aussi aimé cette ambiance d’amitié entre eux.

     Même si passés les premiers mètres, leur esprit de compétition revenait au galop. Mahiedine Mekhissi n’avait pas dissimulé vouloir l’emporter, et il avait reçu comme des signaux les taquineries de Yoann Kowal, lui expliquant qu’il voulait l’attaquer.

     A l’issue de l’échauffement, Mahiedine paraissait pourtant tassé, comme fatigué par cette longue montée qu’il venait d’avaler. Mais ce n’était bien qu’une apparence, et sur la ligne de départ, son regard ne laissait plus planer aucun doute. Il était là pour gagner, et il allait le faire.

     Il laissait Florian Carvalho, puis Yoann Kowal prendre la tête de la course, puis plaçait une accélération brutale pour les laisser sur place et s’éclipser devant. Et dès lors, il n’avait plus qu’à dérouler pour s’adjuger cette victoire, et il franchissait la ligne d’arrivée les bras écartés, comme à l’arrivée d’un championnat du monde.

     Il n’y avait pourtant qu’un maigre public pour y assister, quelques invités, des bénévoles, et surtout beaucoup de journalistes. Car ce projet a suscité un gros intérêt médiatique, les journalistes surpris en particulier qu’un Mekhissi se risque sur une telle aventure…

     Mais Mahiedine ne boudait pas son plaisir, avouait avoir eu de très belles sensations sur ce très beau parcours et ne dissimulait pas son enthousiasme à s'être illustré dans une épreuve atypique, hors du cadre strict de la piste : "C'était sans stress. Toute l'année, on a la pression. Surtout cette saison, c'était très long."

     Et il libérait enfin son éternelle timidité pour réclamer à Emmanuel Cachot, le boss du Viaduc, une nouvelle édition, se liguant avec les autres athlètes conquis de cette expérience inédite qu’ils se félicitaient d’avoir accepté de disputer.


 

Voir la vidéo de cette course ici


 

(article de VO2 RUNINLIVE)


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